Catherine Petitpierre,
une ferme, une femme
Je m’appelle Catherine Petitpierre. Le projet un peu fou de créer une ferme de spiruline est né d’une découverte coup de foudre en 2019, alors que consommatrice, je ressentis les effets booster de la cure de spiruline que j’avais entreprise quelques semaines auparavant.
La curiosité m’amena très vite à l’envie de mieux connaître et de comprendre cet être microscopique passionnant. Puis vint la prise de conscience que sa culture répondait à un désir de sens que je portais depuis longtemps, d’évoluer au plus proche de la nature et du monde du vivant, dans le respect des éco-systèmes, et tout en contribuant au bien-être humain et animalier.
Une évidence s’imposa alors : j’allais devenir spirulinière.
Deux années complètes de formation s’ensuivirent (CFPPA de Hyères, Fédération des Spiruliniers de France, Chambre d’Agriculture du Gard) ainsi que l’installation de la ferme sur un terrain implanté dans le Gard à Jonquières St Vincent, avec l’aide et le soutien de tous mes proches et de Bertrand, mon compagnon, sans lesquels rien n’aurait pu se faire.
Deux années d’installation, beaucoup de réflexion et… d’huile de coude… Remise en état des serres, construction de 4 bassins et d’un bassin d’évaporation, nettoyage du terrain, construction d’un local technique, pose de panneaux photo-voltaïques… rien n’a été laissé au hasard et tout a été conçu dans l’idée d’une ferme résiliente, dont l’empreinte carbone serait la plus neutre possible.
Enfin le projet reçut le soutien financier de la Région Occitanie, de l’Union Européenne via le Fonds Européen d’Aides Maritimes et de la Pêche (FEAMP), une aide précieuse au démarrage…
J’ai par ailleurs adhéré à la Fédération des Spiruliniers de France (FSF), gage de sérieux, qui me permet de me tenir informée des avancées du métier et d’être en contact avec mes collègues.
Aujourd’hui, je travaille seule sur la ferme, que j’ai dimensionnée pour qu’elle puisse fonctionner ainsi.
Tout est réalisé sur place (à l’exception du conditionnement) : l’ensemencement, la culture et son suivi, les récoltes… Le printemps et l’été sont des périodes d’effervescence. Et oui la spiruline réalisant la photosynthèse, elle a besoin de chaleur et de lumière pour se développer.
L’hiver c’est repos. Pour la spiruline, mais pas pour la spirulinière, même si le rythme est alors moins intense. Mais c’est alors le moment de l’entretien de la ferme, aussi bien de l’intérieur des serres, réparation et entretien du matériel… que du nettoyage extérieur de la parcelle. On ne s’ennuie décidément jamais à La Zébuline.
Et puis cette culture réserve aussi son lot de surprises. En effet, la spiruline est un organisme vivant qui n’a pas encore livré tous ses secrets. A la fois robuste et fragile, elle requiert une attention de tous les instants. Un excès de chaleur, une carence en nutriments et en quelques heures, elle peut passer de vie à trépas. Il n’est donc bien sûr pas question de vacances durant l’été ! Une présence quotidienne et une vigilance attentive sont de rigueur…
Vous l’aurez compris, l’univers de la spiruline est exigeant, mais passionnant, et je vis ce bonheur de le découvrir un peu plus chaque jour.
Depuis 4 ans, je vis une expérience riche en rencontres, en expériences, en émotions, en difficultés parfois, mais tellement exaltante, et qui me donne une énergie incroyable pour me lever chaque jour.
Et pourtant, la spirulinière se lève très (très) tôt…
Vous souhaitez visiter la ferme de La Zébuline, je vous propose en saison des visites gratuites durant lesquelles vous pourrez découvrir mon métier et goûter mes brindilles de spiruline, une réelle fierté pour moi de partager avec vous…